Affublée d’un vieux peignoir dont elle ne se souciait guère ainsi que d’une paire de vieux chaussons sans gloire, Suzanne Pasquier titubait au beau milieu d’une petite route goudronnée qui cicatrisait les terres agricoles de ce petit village du sud de la France. Le soleil matinal étirait encore l’ombre des champs pendant qu’elle pointait du doigt différents points vers l’horizon.
– Qu’est-ce que tu fais, Suzanne ?
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Des tranches de vie, des fictions, et des récits loufoques. Des parcours d’enfance, des périples, des carnets de voyages atypiques en Inde, en Thaïlande, au Laos, en Espagne… Une écriture pas trop policée, parfois écorchée. Bonne lecture. ‘Déconseillé aux enfants)
Short stories, slices of life, or crazy one. Childhood, teenage years, adventures, not very classic travel diaries in India, Thailand, Laos, Spain… I ipologize : My translations are far to be perfect. Good reading. (Not suitable for children)
14 – Le pote architecte
Sam venait de louer un appartement à Montpellier, juste à côté de celui de Sophie chez qui j’habitais depuis quatre ans. Les anciens locataires l’avaient plutôt ravagé, il avait donc proposé au propriétaire de le refaire en échange de trois mois de loyer.
– Vous vous y connaissez, au moins ?
– J’ai un pote architecte qui fait de la rénovation d’intérieur et je l’ai déjà aidé sur plusieurs chantiers. Il utilise des techniques et des matériaux écologiques. Votre apparemment sera rénové, mais il sera aussi plus agréable à vivre et plus sain.
13 – L’increvable
– Le clown, c’est un être à part entière qui atterrit sans conditionnement dans un monde qui en est rempli ; de conditionnement, pas de clowns. Un peu comme vous deux.
Phil qui n’était déjà pas très à l’aise en société, me lança un regard inquiet.
– Elle nous regarde là, non ?
– On dirait bien.
– Du coup, tous les autres nous regardent aussi ? ajouta-t-il sans oser vérifier.
– T’as raison. C’est gênant… On fait quoi ?
12 – Le test du poisson rouge
À bord de l’Acadiane de Phil, nous redescendions d’Andorre en direction de Montpellier, soit trois fois plus vite qu’à l’aller. Cette voiture était la cousine de la 2CV version utilitaire. Les deux sièges avant étaient aussi inconfortables que des sièges de camping, le levier de vitesse était situé au milieu du tableau de bord et le tintamarre du moteur ressemblait à celui que font les bébés lorsqu’ils font vibrer leurs lèvres en roulant des « b ».
11 – Barcelona
J’adorais passer le week-end à Barcelone. En dehors de l’exotisme de la langue dont je ne comprenais pas grand-chose mais dont j’aimais la mélodie, j’y retrouvais ce qui était de plus en plus rare à Montpellier : l’effervescence dans les rues, les familles en terrasse, les spectacles de musiciens, clowns, jongleurs et statues, mais aussi les gens dans les bars jusqu’à pas d’heure ainsi que le hasard des rencontres.
10 – Acide
J’avais compris tant de choses. Mon cerveau tournait à fond la caisse et tout faisait sens : la société, l’histoire, le monde, les gens… J’avais compris mes potes, ma famille, je les aimais et je savais pourquoi. Même si aucun d’entre eux n’étaient là, je leur dédicaçais ce moment. Après cette explosion intense où mes gamberges s’étaient mises à carburer à cent à l’heure, je savourais le sensoriel et l’instant en communion totale avec l’air et les étoiles avec qui je dansais. Les sens ouverts à tel point que je pouvais sentir l’odeur du vent autant que son goût et sa texture.